Un plan d’actions pour remanier les urgences
Face à un système des urgences qui a perdu son véritable rôle au fil des ans, la ministre de la Santé souhaite trouver des solutions permettant de désengorger ce service, mais aussi de redonner sa place à la médecine de ville. En effet, pour Agnès Buzyn : « Dans un système de santé où l’accès aux soins est devenu plus difficile, les urgences sont devenues un repère absolu, voire désormais un point de passage systématique de tout parcours de soins, même non urgent ».
Les 12 mesures de son pacte de refondation des urgences sont donc censées proposer des solutions concrètes pour changer la donne et mettre fin aux six mois de grève des services des urgences. Et pour appuyer ce pacte, 750 millions d’euros sont prévus, qui seront utilisés entre 2019 et 2022.
SAS, médecine de ville, intérim médical… 12 mesures pour les urgences
Au sein de ces différentes mesures, on retrouve des propositions phare comme le SAS ou service d’accès aux soins. Il s’agit d’un service à distance qui peut répondre à tout moment aux demandes de soins des patients. Internet ou le téléphone seront les principaux canaux pour conseiller et orienter les Français en ce qui concerne leurs questions de santé. Objectif : éviter que les malades ne se rendent systématiquement aux urgences, si cela n’est pas nécessaire, en les orientant vers d’autres types de consultations (médecin de ville, téléconsultation…). Le budget prévu pour la mise en place du SAS est de 340 millions d’euros.
D’autres mesures concernant la médecine de ville sont également prévues comme la volonté de renforcer l’offre des consultations médicales sans rendez-vous ou encore le fait d’offrir à la médecine libérale les mêmes possibilités que les urgences pour la prise en charge des patients.
S’appuyer sur les professionnels non-médecins et élargir leurs compétences, mais aussi lutter contre les dérives de l’intérim médical ou renforcer la sécurité aux urgences sont d’autres mesures de ce plan qui oublie pourtant certaines des demandes des grévistes urgentistes. En effet, quid des ouvertures de lits, d’une augmentation des salaires ou du recrutement de personnel supplémentaire ?