Depuis plus d’une décennie, le consommateur se fait ponctuellement surprendre par un nouveau scandale alimentaire. Avec le dernier en date, la viande chevaline en lieu et place de la viande bovine, il est plus que légitime et nécessaire de se demander ce qu’on nous met dans nos assiettes et ce qu’il en coûte à notre santé.
Lorsque l’on s’autorise à prendre du recul, on réalise que l’homme est le seul mammifère à puiser ses ressources laitières chez une autre espèce et donc à ingérer des substances qui, potentiellement, sont à même de dérégler son organisme.
En partant de ce constat, il n’est pas étonnant que l’on se fasse sans arrêt surprendre par de nouveaux scandales et que l’on découvre avec stupeur qu’une combinaison de produits chimiques dans un produit destiné à la consommation aurait pu nous être mortelle.
Spanghero vient d’être épinglé par le gouvernement pour avoir fourni aux industriels de l’agroalimentaire de la viande de cheval en provenance de Roumanie au lieu de la viande de bœuf, certes, mais sait-on au moins ce que contient l’une ou l’autre des viandes que nous avons ingérées ?
Récemment, une étude faisait état de la présence, dans les petits pots pour bébé à la viande, d’’un arsenal d’antibiotiques pour animaux: spiramycine, levamisole – antiparasitaires- et autres fongicides. Autant de produits dont l’effet combinatoire reste inconnu.
En août 2012, PloS One faisait paraître son enquête sur la combinaison de trois fongicides utilisés en agriculture. Il a été avéré que leur association avait un effet inattendu sur le système nerveux: « Des substances réputées sans effet pour la reproduction humaine, non neurotoxiques et non cancérigènes ont, en combinaison, des effets insoupçonnés. »
Sur ce principe, et bien qu’on nous assène que la présence de viande de cheval dans nos produits surgelés n’a pas d’impact sur la santé, on peut légitimement se demander pour quelles raisons le scandale de la viande chevaline (roumaine), est qualifié de fraude économique mais pas de fraude sanitaire, étant donné qu’il avait été détecté dans la carcasse de ces animaux, du phénylbutazone, un produit dangereux et prohibé si la viande doit être consommée par l’homme.
S’il n’est, bien entendu, pas possible d’avoir systématiquement recours au homemade pour se prémunir de toute autre tromperie grotesque, il faudrait en revanche lever pied en ce qui concerne l’administration d’antibiotiques aux animaux afin d’assurer notre sécurité alimentaire.
Le scandale commence par les emballages !
Plasticienne engagée, j’ai réalisé une série de dessins intitulée « Pouvoir d’achat ». Absurdité et cynisme des mots utilisés pour l’étiquetage des barquettes de viandes. Cette série de dessins aux crayons de couleur reprend mot pour mot les étiquettes des communicants de l’agroalimentaire.
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