Les réseaux de soins, mis en place par les mutuelles, promettent aux patients de faire des économies, en leur proposant une liste des professionnels de santé à consulter. Des méthodes qui révoltent certains spécialistes, notamment en Corse où un mouvement de colère s’organise.
Qu’est-ce qu’un réseau de soins ?
Les réseaux de soins sont organisés par certaines mutuelles pour mettre en place des parcours santé de qualité à moindre coût. Il s’agit d’un accord passé entre les complémentaires santé et des professionnels de santé (audioprothésistes, opticiens, dentistes…) qui vont baisser le prix de leurs consultations chaque fois qu’un patient est envoyé par la mutuelle avec qui ils ont un accord. Ainsi, le patient bénéficie de tarifs préférentiels qui évitent les restes à charge trop importants.
Bien évidemment, le patient est libre de choisir le professionnel de santé qu’il préfère, mais l’avantage financier proposé par les réseaux de soins peut être suffisant pour la plupart des gens pour suivre les recommandations de sa mutuelle.
La colère gronde en Corse
Et c’est bien cette influence de la part des complémentaires santé sur leurs clients qui exaspère certains professionnels de santé, notamment ceux, qui ne sont pas inclus dans des réseaux de soin, par choix ou non.
La colère de ces professionnels commence donc à se faire entendre. C’est le cas, par exemple, en Corse où les réseaux de soins n’existent pas. Comme l’indique Louis Neri, le président de So Corse, syndicat des opticiens de l’île de beauté : « […] on n’a pas à imposer un praticien aux patients. Et nous avons été heureux de voir que le président de la République s’est prononcé contre ces pratiques lors de la campagne ».
Il indique également que les opticiens subiraient certaines pressions de la part des réseaux commerciaux de soins qui souhaitent : « aller jusqu’à nous imposer de vendre leurs propres verres et leurs montures dans nos magasins ».
Si le réseau So Corse souligne que les opticiens sont prêts à faire des efforts pour diminuer le reste à charge des patients, il n’en reste pas moins que chaque acteur, fournisseurs, distributeurs, financeurs et État, devra participer. Pour se faire entendre, le syndicat souhaite, dans les mois à venir, organiser un grand rassemblement. Gageons donc que nous entendrons encore parler, d’ici peu, des réseaux de soins !