La science ne cesse d'améliorer la longévité de la population mondiale et c'est là le côté que l'on connaît le plus. Mais la science s'est aussi améliorée au niveau des soins d'urgence, notamment en cas d'arrêt cardiaque. Le docteur Sam Parnia de l'école de médecine de l'Université de Brook explique que bientôt la réanimation sera possible au bout de quasiment une journée, voire plus.
La mort clinique n'est plus ce qu'elle était
Le Dr Parnia est un médecin urgentiste de New York qui a fait ses études en Angleterre et qui est à la tête du département de soins intensifs de l'hôpital de Brook à New York. Il enseigne aussi à la faculté de médecine de l'Université de Brook qui est l'une des meilleures du monde avec un taux de réanimation cardiaque de 33 %. En comparaison, la moyenne est d'environ 16 % au Royaume-Uni.
Mais pour lui, les choses iront beaucoup plus loin au fur et à mesure que les techniques avancent, si bien que la définition elle-même de mort clinique pourrait être changée dans quelques années. Pour lui, « la mort telle qu'elle est perçue en 2013 est une mort qui est réversible » c'est-à-dire qu'il s'agit d'une mort qu'il ne faut pas considérer comme définitive.
Pour Sam Parnia, il y a une réelle nécessité d'implémenter les nouvelles techniques de maintien en vie en cas de crise cardiaque, chose qui, selon lui, n'a pas été faite de manière systématique.
Des techniques qui permettent de survivre bien après la crise cardiaque
Le Dr Parnia prend l'exemple de l'acteur James Gandolfini, décédé en juin dernier à Rome à l'âge de 51 ans justement d'une crise cardiaque. Pour Parnia, il aurait peut-être pu être sauvé s'il avait eu cette crise à New York.
Le Dr Parnia utilise en effet diverses techniques pour maintenir en vie les personnes qui ont une attaque de cœur comme le refroidissement du corps, qui ralenti la vie biologique, ou encore l’injection d'oxygène directement dans le sang, ce qui remplacerait la fonction vitale qu'est la respiration.
L'idée du Dr Parnia est que seules les personnes qui ont réellement des maladies incurables, comme un cancer ou des infections, et qui ont une crise cardiaque peuvent être réellement considérées comme mortes. Dans les autres cas, il est toujours possible de « redémarrer le coeur ».
Mais, bien entendu, il ne faut pas voir là comme une véritable science dans la mesure où les paramètres qui entraînent une crise cardiaque sont multiples. Mais le message du docteur Parnia est que bon nombre de personnes qui décèdent des suites d'une crise cardiaque pourraient en réalité être sauvées avec les soins intensifs adéquats.
Changer la vision des médecins sur les conséquences d'une crise cardiaque
Pour le Dr Parnia il y a aussi un travail à faire de la part des médecins qui croient des choses considérées aujourd'hui comme fausses ou infondées sur les conséquences d'une crise cardiaque sur l'organisme du patient et notamment son cerveau.
La grande majorité des patients traités dans les urgences de l'hôpital de Brook s'en sortent sans dommages cérébraux, bien que ces dommages existent. Mais il y a une erreur communément faite par les médecins qui est de croire que le cerveau subit des dommages neurologiques irréversibles après une privation d'oxygène de trois ou cinq minutes.
La conservation de l'intégrité du cerveau se fait via une baisse de la température du corps, technique qu'il ne faut pas assimiler à de la cryogénisation. Cette baisse de température permet de conserver les cellules du cerveau sans dommages c'est pourquoi il conseille vivement, en cas de crise cardiaque, de mettre des sachets congelés sur la personne juste après avoir appelé les secours, le 15 pour le SAMU ou le 18 pour les pompiers, qui doit rester le premier geste à faire.
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