Dans la perspective de la prochaine grande conférence sur le travail annoncée par le gouvernement, le CESE lance des travaux sur le sujet, devenu enjeu majeur pour notre société en pleine mutation. Dans le cadre de cette étude, l’organisme recensera et actualisera les éléments de constat présentés dans ses précédents travaux et identifiera les problématiques actuelles.
Le gouvernement a annoncé l’organisation prochaine d’une grande conférence sur le travail avec les partenaires sociaux, pour traiter de la santé physique et mentale des salariés. Cette conférence sera présidée par Jean-Dominique Senard et Sophie Thiéry, à la tête de la Commission travail et emploi du CESE (Conseil Économique, Social et Environnemental).
Le CESE lance une étude sur la santé au travail
Dans la perspective de cette rencontre nationale, la Commission Travail et emploi du CESE se saisit de la question de la santé au travail, enjeu majeur pour notre société en pleine mutation. Début février, elle a lancé des travaux sur le sujet, dans le prolongement de nombre de ses travaux. Notamment ceux sur la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail. L’organe a également porté une attention sur les défis à relever face aux dérèglements climatiques, sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pendant la pandémie, et sur l’impact de la généralisation de l’usage de l’intelligence artificielle dans le milieu professionnel.
Une hausse de plus de 7% des maladies professionnelles en France en 2023
Alors que 2,78 millions de personnes meurent par an d’un accident de travail et de malade professionnelle dans le monde, le CESE relève qu’en France la situation de la santé mentale et physique des salariés s’aggrave. En 2016, les autorités ont recensé 10 000 affections psychiques au titre d’accident du travail. Et en 2023, les maladies professionnelles ont augmenté de 7,3% sur un an.
Le CESE relève divers facteurs liés aux maladies professionnelles
Ces maladies sont liées à divers facteurs. Parmi lesquels les produits chimiques cancérigènes, les agents biologiques, l’exposition à la chaleur plus intense ou au froid, le portage de lourdes charges, les bruits et l’hyper connexion. Ces risques peuvent causer l’épuisement professionnel, des troubles anxio-dépressifs, des risques psycho-sociaux (RPS), des maladies chroniques et des troubles musculo-squelettiques (TMS). Cette liste de maux n’est pas exhaustive. Elle s’allonge au fil des années du fait de nouvelles méthodes de travail ou de nouveaux outils comme l’intelligence artificielle, qui créée de l’anxiété chez les salariés en menaçant notamment de les remplacer.
Tous les secteurs d’activité concernés
Le CESE note que les maladies chroniques, les TMS et autres touchent l’ensemble des secteurs d’activités, de l’agriculture à l’industrie en passant par le tertiaire. Ainsi, les agents du médico-social, les intérimaires et les employés de commerce sont autant concernés que les agriculteurs et les ouvriers. Le CESE relève en outre que les accidents et maladies du travail ont des conséquences néfastes sur le milieu professionnel avec la augmentation de la fréquence et de la durée des arrêts maladie. Il y aussi la démotivation, qui peut impacter le fonctionnement et les résultats de l’organisation, ainsi que les difficultés de recrutement.
Plusieurs outils de prévention disponibles en France
Le CESE souligne en outre qu’il existe des outils en France pour réduire au maximum les accidents et maladies du travail. Comme la nomination d’un assistant en Santé et Sécurité au Travail (ASST), les équipements de protection individuelle (EPI), les exosquelettes ainsi que les campagnes d’information et de sensibilisation continue des salariés sur les sujets de santé et de sécurité.
La santé au travail concerne plus largement la qualité de vie au Travail (QVT)
Les employeurs sont responsables de l’application de ces règles de santé et de sécurité au travail, rappelle le CESE. Ils doivent garantir et protéger la santé physique et mentale de leurs salariés. Mais la santé au travail va au-delà de la prévention des risques. Elle concerne plus largement la qualité de vie au Travail (QVT). Dans le cadre de ses travaux, le CESE mènera des réflexions sur les moyens et voies d’atteindre ces objectifs.
Les préconisations du CESE présentées en mars au parlement
Cette étude recensera et actualisera les éléments de constat présentés dans ses derniers travaux. Elle incorporera aussi les auditions réalisées depuis ces derniers pour identifier les problématiques actuelles et dégager des pistes de réflexions nouvelles. Jean-Christophe Repon (groupe de l’Artisanat et des professions libérales) et Cécile Gondard-Lalanne (groupe Alternatives sociales et écologiques), rapporteurs du texte, présenteront le 25 mars 2025 les préconisations du CESE.