Le contrôleur des prisons, a publié en milieu de semaine une série de recommandations au Journal Officiel en vue de l'amélioration des conditions d’accès aux soins en milieu carcéral. Intimité non respectée et un manque d’intérêt qui nuit à leur santé.
Une logique de sécurité supérieure à une logique de soins
Adeline Hazan, le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGPL) dénonce dans un rapport déposé au Journal Officiel, les mauvais traitements et l'atteinte aux droits fondamentaux des détenus lors de leur prise en charge médicale. Voici en quelques points les souhaits du contrôleur général.
Adeline Hazan pointe du doigt les conditions d'hospitalisation dans les chambres sécurisées qui sont plus restrictives que celles observées en détention. « La logique de sécurité prévalent trop souvent sur la logique de soins », déplore le contrôleur. « Dans la quasi-totalité des chambres sécurisées les patients détenus ne bénéficient d’aucune activité (pas de poste de télévision, de radio, de livres ou de journaux). Ils ne disposent pas non plus d’un espace extérieur permettant de s’aérer et, le cas échéant de fumer. Un téléviseur devrait être installé et des journaux devraient être mis à disposition », dénonce madame Hazan.
De la même manière, le contrôleur des prisons insiste sur le fait de préserver le secret médical et recommande que les consultations se déroulent hors de la présence d'une escorte au regard du droit au respect de l'intimité. Elle s'étonne par ailleurs que des médecins acceptent la présence d'un agent « au motif que ce dernier est soumis au secret professionnel ou du fait de la dangerosité potentielle des patients détenus. » Elle fait aussi état de consultations gynécologiques, durant lesquelles les détenues étaient menottées. Ce qui est contraire au respect de la dignité des femmes détenues.
« Les agents sont raisonnables, soumis à un devoir de réserve et plient aux exigences des médecins », assure de son côté Emmanuel Gauthrin, secrétaire général de FO pénitentiaire. « Nous sommes là pour contrôler les chambres, les fenêtres et les portes et nous faisons en sorte de ne pas assister à la consultation », poursuit-il.
En finir avec les extractions médicales
En outre, à défaut d’un nombre suffisant de spécialistes dans les prisons, certains détenus sont obligés de quitter le milieu carcéral pour aller dans un hôpital à proximité. Sauf qu'il n'est pas toujours possible de les y conduire : manque de personnels pouvant les escorter ou plan Vigipirate, de nombreuses extractions médicales sont finalement annulées ou reportées, déplore le contrôleur.
Pour remédier à ce problème, elle préconise de renforcer la présence des spécialistes dans les unités sanitaires (cellules de soins dans les centres de détention) et d'avoir davantage recours à la télémédecine pour éviter les extractions médicales.