Les pics de pollution, qui ont touché Paris et Lyon, ont engendré des conséquences importantes pour la santé. La hausse des consultations concernant les maladies respiratoires en sont la preuve.
De fines particules dans nos poumons
Paris vient de connaître l’épisode de pollution le plus long de son histoire depuis 10 ans. La capitale a bientôt été rejointe par Lyon qui a également subi une pollution intense ces derniers jours. De nombreux Français en ont supporté les conséquences en devant, par exemple, appliquer les mesures de circulation alternée, mais ce n’est pas tout. En effet, cette pollution a aussi engendré une augmentation des consultations dans les hôpitaux et chez les médecins généralistes. Si les chiffres exacts de cette hausse sont encore difficiles à obtenir pour le moment, il est cependant avéré que les particules fines émises dans l’air touchent particulièrement le système respiratoire et sont nocives, notamment pour ceux qui souffrent d’asthme.
Les enfants particulièrement touchés par le pic de pollution
L’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) étudie de près les effets de la pollution atmosphérique sur la santé des enfants. Ces derniers jours, les équipes médicales ont pu constater une augmentation des consultations liées aux problèmes respiratoires.
Les chiffres collectés parlent d’eux-mêmes. En 2015, sur la période du 30 novembre au 07 décembre, 1 516 patients de moins de 18 ans sont venus en consultation aux urgences pédiatriques pour des maladies respiratoires. Cette année, sur la même période et pour les mêmes raisons, ils sont 2 045 à être venus en consultation. Les médecins restent tout de même prudents, car certains de ces cas ne sont pas en lien direct avec la pollution.
Asthme et bronchiolites
Certaines maladies et l’augmentation de leur apparition semblent être en corrélation avec la pollution. Ainsi, l’AP-HP étudie le cas des asthmatiques montrant : « une augmentation potentielle de 50% des diagnostics d’asthme entre 0 et 25 microg/m3 de particules ultrafines PM2.5 dans l’air ». Conclusion : plus les particules ultrafines sont nombreuses dans l’air, au moment des pics de pollution, et plus les consultations liées à l’asthme sont en augmentation.
En ce qui concerne les cas de bronchiolites, les données sont moins claires selon le dernier bulletin de Santé publique France. Les chiffres sont en augmentation pour les cas de bronchiolites avec 21 % d’hospitalisation en plus par rapport à la semaine précédente concernant les enfants de moins de deux ans et 24% de visites en plus pour SOS Médecins. Pourtant, on ne peut probablement pas imputer cette augmentation seulement à la pollution, car il s’agit d’une période d’épidémie, le virus agissant indépendamment de l’augmentation des particules fines dans l’air.
La pollution quotidienne plus dangereuse que les pics de pollution
Si ces dernières données montrent bien l’influence des pics de pollution sur la santé, notamment pour les enfants, il n’en reste pas moins que la pollution dite « chronique », c’est-à-dire celle vécue au quotidien, fait des ravages bien plus importants sur l’organisme (cancers, asthme, maladies cardio-vasculaires, allergies…). Ainsi, une étude de Santé publique France indique que plus de 90 % des impacts sanitaires à court terme interviennent avant que le seuil d’alerte ne soit donné.
Enfin, l’agence souligne que la pollution atmosphérique serait responsable de 48 000 morts prématurées par an en France. Elle coûterait plus de 100 milliards d’euros par an.