La confiance entre les consommateurs et leur assiette ce n'est plus vraiment ça. Une étude TNS Sofres pointe du doigt la méfiance ambiante en France depuis le scandale de la viande de cheval. L'Association des industries agroalimentaires a décidé de réagir.
Le Chevalgate aura causé bien des dégâts. Aujourd'hui, moins d'un Français sur deux fait confiance dans le contenu de son assiette. Une mauvaise image du secteur alimentaire qui n'étonne personne.
L'étude TNS Sofres souligne que 47 % des sondés sont insatisfaits de la sécurité alimentaire. Toutes les branches du secteur sont ainsi touchés par cette baisse de confiance : l'industrie en elle-même baisse de 16 points, les distributeurs de 15 points, les pouvoirs publics et l'administration de 15 points également.
Ce qui cloche ? L'opacité présente entre l'industrie et le consommateur qu'à démontré le scandale des lasagnes à la viande de cheval. Les Français sont clairs : plus jamais ça. Ils sont ainsi 60 % à désirer une meilleure traçabilité des produits, 35 % à réclamer plus d'informations sur leur provenance géographique et 34 % à souhaiter des étiquetages plus compréhensibles. Ce sont en tout 42 % des sodés qui ne se déclarent pas satisfaits de la sécurité du contenu de leurs courses. Le prix n'est pas oublié : 72 % des sondés en sont mécontents.
L'industrie agroalimentaire réagit
Il est temps pour les acteurs du secteur alimentaire d'inverser la tendance. Pour cela, l'Association nationale des industries alimentaires, qui réunit 13 000 sociétés, a décidé de mettre en place deux sites Internet.
Le premier, Alimevolution, met en scène « la longue histoire de la fabrication des aliments » sous forme d'une frise retraçant l'histoire de la sécurité alimentaire de la préhistoire à nos jours, d'un point de vue la fabrication des produits, des réglementations sanitaires et des évolutions de la société en parallèle.
Le second, Alimexpert, présente des réponses à des questions posées par « des internautes » à l'industrie. Sur ce point, facile d'entretenir des soupçons de langue de bois qui risqueront d'avoir un effet inverse que celui escompté.
«La crédibilité va se reconstruire petit à petit, pense Jean-René Buisson. Le site sera peut-être critiqué au début mais nos réponses seront appuyées par les avis des autorités sanitaires et les études scientifiques.» Pourquoi pas.
La touche finale consiste à organiser des « portes ouvertes » de leurs usines. Le public pourra apprécier la vue de la production des produits qui finiront dans son assiette. Peut-être cela ferait-il des végétariens. Quoi que la démarche consiste plus en une amélioration de la transparence vis-à-vis des clients.
«On nous reproche une culture du secret liée à la protection des recettes, reconnaît Jean-René Buisson. Nous voulons maintenant changer la manière dont les industriels communiquent, la confiance viendra par la transparence.»
Que le gouvernement vous entende.