La ministre de l'Écologie a décidé de déclarer la guerre à la célèbre pâte à tartiner. En cause ? L’huile de palme présente dans le Nutella, responsable d’une déforestation massive dans les pays producteurs et est aussi une préoccupation pour la santé publique.
« Il faut qu'ils utilisent d'autres matières premières »
En matière de politique de santé et d’environnement, et après l’affaire du Roundup, Ségolène Royal n’y va pas de main morte, sur sa nouvelle cible : le Nutella. Invité sur le plateau du Petit Journal, elle exhorte à « arrêter de manger du Nutella parce que c’est l’huile de palme qui remplace les arbres, il y a des dégâts considérables ». « Il faut replanter massivement des arbres parce qu'il y a eu une déforestation massive qui entraîne aussi du réchauffement climatique. »
Encore confidentielle il y a quelques années – bien qu’omniprésente dans de nombreux produits de grande consommation – l’huile de palme est désormais le sujet de toutes les attentions. Une productivité six fois supérieure au soja, résistante aux hautes températures, plus résistante que d’autres huiles végétales (colza, tournesol, olive), récoltée à la main par une main d’œuvre bon marché, l’huile de palme a tous les atouts de son côté.
Cependant, sa culture est à mettre en parallèle avec une déforestation massive – via des brûlis gigantesques, notamment en Asie. Les conséquences sur la biodiversité et le climat sont catastrophiques. Aussi, certaines entreprises s’accaparent les terrains de populations autochtones, avec l’accord de gouvernements ou d’autorités locales corrompues.
Le Nutella, un enjeu de santé publique
Côté santé, nous en consommons trop. Elle n’est pas plus mauvaise qu’une autre, cependant elle est omniprésente. Et cette surconsommation va de pair avec les problèmes d’obésité, maladies cardiovasculaires et diabète, voire même des cas de dépression !
Le Docteur Jean-Louis Thillier, expert en sécurité sanitaire s’exprime sur le sujet : « la composition du contenu de notre assiette s’est profondément modifiée. D’aliments entiers naturels cuisinés à la maison, notre régime alimentaire s’est mis à inclure de plus en plus d’aliments transformés par l’industrie agro-alimentaire. Dans les pays développés, cette transformation s’est accompagnée d’une augmentation de l’apport en acides gras, ceux-ci étant passés de 25 % à 45 % de nos apports énergétiques. Or, cette augmentation s’est faite au détriment des acides gras insaturés et au profit des graisses saturées, dont les effets délétères sur notre santé sont nombreux. »
Une clameur qui n’a pas tardé à se faire entendre de l’autre côté des Alpes. L’entreprise Ferrero, au coeur de la polémique a réagi dans La Stampa « Ferrero utilise de l’huile de palme respectant le développement durable pour ses produits confectionnés à Villers-Ecalles » en Haute Normandie. Un moyen de rappeler que le groupe joue participe à l’économie française. La député du Parti démocrate italien et membre de la commission Agriculture, Michele Anzaldi, a elle exigé des excuses pour ce « grave et vilain dérapage de la France sur l’excellence italienne » ; des excuses venues hier de la part de Ségolène Royal, sous forme de tweet.