Y a-t-il un lien entre l'alimentation pendant la grossesse et l’absorption d'alcool et drogues de l'enfant durant sa vie ? Une nouvelle étude américaine semble supposer que cela est possible : une alimentation trop riche pendant la période de gestation pourrait être à l’origine d'une prédisposition à ces substances chez l'enfant.
Quel lien entre l'alimentation et l'alcool et les drogues ?
Menée par le professeur Nicole Avena de l'université de Floride, cette recherche tente de comprendre s'il y a une possible origine in utero d'une prédisposition à consommer de l'alcool et des drogues. La piste de recherche suivie par cette équipe de chercheurs a été l'alimentation et, notamment, l’alimentation trop riche, un fléau qui frappe non seulement les Etats-Unis mais de plus en plus de pays dans le monde.
Pour étudier s'il existe un véritable lien entre ce que mange la mère et la prédisposition de l'enfant, l'équipe de l'université de Floride a mené des tests sur des animaux, en particulier des rats dont l'alimentation a été enrichie en graisses et sucres.
La comparaison entre les rats ainsi alimentés et des rats alimentés de manière normale a permis de mettre en évidence la différence entre les consommations d'alcools et de drogues.
Améliorer l'alimentation durant la gestation, un premier combat contre la drogue et l'alcool
Présentée au 121ème congrès de l'American Psychological Association, la recherche de la neuropsychologue Nicole Avena permet donc d'établir un premier point et un premier paramètre concernant l'origine de l'addiction à alcool et drogues.
Les rats nés de mères à l'alimentation riche consomment en effet plus d'alcool mais aucune différence n'a été observée concernant la consommation d'aliments ou d'eau. Cette même population de rats est aussi plus excitée lors de l'administration d'amphétamines ce qui traduit une meilleur réaction à ces substances et donc une plus grande sensibilité ce qui peut entraîner une prédisposition à la consommation.
De plus, mais cela n'apporte pas de nouveaux résultats, les rats nés de mères à l'alimentation enrichie en glucides et lipides ont un taux de triglycérides plus élevés. Ces taux de cholestérol anormaux sont le signe d'une prédisposition à des maladies cardiaques et s'accompagnent d'un poids plus élevé, une confirmation donc de l'influence de l'alimentation de la mère sur le poids de l'enfant.