Une nouvelle étude démontre que l’arrivée du virus du Sida aux États-Unis ne daterait pas des années 80 et ne serait pas le fait de Gaëtan Dugas, considéré jusqu’alors comme le patient zéro.
Gaëtan Dugas n’est pas le patient zéro
Les premières traces du virus du Sida aux États-Unis étaient, jusque-là, datées de 1981. Le patient zéro ayant été identifié comme étant Gaëtan Dugas, un steward canadien. Mais, aujourd’hui, cette hypothèse a été balayée par de nouvelles découvertes, réalisées par des chercheurs de l’université de l’Arizona, à Tuscon, menés par Michael Worobey, et des scientifiques de l’université de Cambridge au Royaume-Uni. Leurs recherches ont été publiées récemment dans la revue Nature.
Ainsi, on peut lire que le virus, originaire d’Afrique, était déjà présent à New York bien avant 1981. L’apparition de la maladie aux États-Unis daterait plutôt des années 70 et elle proviendrait des Caraïbes. Elle s’est ensuite propagée à travers tout le pays et bien au-delà des frontières américaines.
Retrouver les origines de la maladie
Les chercheurs ont pu aboutir à ces conclusions après de multiples recherches dont l’objectif était de définir les origines de la maladie du Sida sur le territoire américain. Encore fallait-il trouver des preuves fiables pour remonter le courant de l’Histoire.
Pour cela, les scientifiques se sont penchés sur un échantillon sanguin de Gaëtan Dugas, mais également huit autres échantillons sanguins, datés de 1978-1979, afin d’y prélever du matériel génétique dégradé du VIH. Ils ont, par la suite, utilisé des techniques moléculaires pour reconstituer le génome du virus.
Conclusions : aucune preuve ne permet de dire que le jeune steward, décédé en 1984, est le patient zéro, originaire de la diffusion du Sida aux États-Unis, bien au contraire. D’ailleurs, Richard McKay, historien de la santé publique, qui a participé à cette étude, souligne également que les preuves historiques vont dans le même sens que les nouveaux résultats scientifiques obtenus récemment.