Le sondage TNS Sofres, réalisé pour le compte de la Fédération hospitalière de France (FHF), révèle que la propension qu'ont les Français à privilégier les hôpitaux plutôt que leurs médecins traitants en cas de maladie, mène à une saturation du service des urgences.
Selon un sondage TNS Sofres réalisé pour la Fédération hospitalière de France (FHF), les urgences sont plus efficaces et plus disponibles que les médecins de ville. « Les gens vont vers nous car ils pensent trouver un rapport qualité/prix tout à fait convenable » a déclaré Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes. 68 % des français qui auraient été sondés ont fréquenté le service des urgences dans l'année d'avant, la plupart du temps pour rendre visite à un patient. D'après le sondage, 35 % des patients se sont rendus aux urgences pour eux-mêmes ou un proche.
Le choix des Français pour les urgentistes se base en premier lieu sur la garantie d'être hospitalisé en urgence si cela est nécessaire, c'est le cas pour 76 % des sondés. En second lieu et pour 59 % des Français les urgences sont plus pratique dans la mesure où les examens complémentaires sont réalisés rapidement. En troisième position (43 %des cas) les Français ne savent pas où trouver un médecin disponible de nuit et le week-end.
Les résultats de ce sondage sembleraient refléter la réalité selon le Dr Patrick Pelloux. «La société a considérablement évolué dans son rapport au temps, et le système de santé est resté avec ses anciennes habitudes : il faut prendre rendez-vous, on est ouvert tel jour, de telle heure à telle heure. Il y a un décalage entre le monde sanitaire, pas seulement les médecins, et la population. Et les urgences, ouvertes 24 heures sur 24, sept jours sur sept, avec une garantie de compétences, apparaissent plus adaptées » a déclaré le médecin.
Cependant cette constatation comprend également des inconvénients, « Nous voyons tous trop souvent des brancards dans les couloirs du personnel qui est débordé » selon Marisol Touraine, la ministre de la santé. 150 établissements de postes de « gestionnaires de lits » qui seront chargés de trouver un établissement d'accueil pour les patients devront être mis en place. Il serait également prévu une meilleure organisation des soins en amont par le développement de maisons médicales de garde, idée qui semble intéressante selon le Dr Patrick Pelloux.
Selon le Dr Patrick Pelloux « Le plus grand mal fait à l’organisation de l’accès aux soins, c’est la décision du ministre de la Santé Jean-François Mattéi en 2002 de supprimer les gardes des médecins de ville ».