Le sport est une activité ayant de nombreux bénéfices pour le moral et le corps des adultes et des jeunes. Pourtant, une étude démontre que les sports individuels peuvent causer des problèmes de santé mentale aux adolescents et aux enfants.
Pratique sportive des jeunes et santé mentale
Des chercheurs américains ont publié une étude sur les liens entre l’état de santé mentale des jeunes et leurs pratiques sportives. En effet, selon eux : « La participation au sport peut favoriser la santé mentale des enfants et des adolescents en raison des nombreuses occasions fructueuses de nouer des relations sociales et des amitiés, ce qui peut contribuer à favoriser un sentiment d’appartenance dans le contexte sportif. »
Les scientifiques ont donc analysé les données de la cohorte Adolescent Brain Cognitive Development (ABCD). Il s’agit de 11 235 jeunes américains, âgés de 9 à 13 ans, qui ont été suivis pendant un an.
Les auteurs de l’étude se sont également inspirés d’autres analyses effectuées sur ce thème. Ils ont pu se rendre compte que : « Paradoxalement, certaines recherches ont établi un lien entre la participation des jeunes à des sports et des effets indésirables tels que l’anxiété et l’épuisement professionnel. »
Les chercheurs ont donc poussé leurs recherches pour vérifier l’incidence de pratiquer ou non un sport sur la santé mentale des jeunes. Ils ont aussi comparé la santé mentale des enfants engagés dans un sport collectif et ceux pratiquant un sport individuel.
Sports individuels : un vecteur d’anxiété chez les enfants
Les résultats de l’étude ont montré des chiffres surprenants concernant les sports individuels, en équipe et la non-pratique sportive.
Ainsi, par exemple, les jeunes sportifs en équipe sont moins sujets à l’anxiété ou à la dépression que ceux qui ne pratiquent pas de sport ou que ceux qui pratiquent un sport individuel. Ils ont également de meilleurs résultats concernant les problèmes de sociabilité ou d’attention.
Les chiffres comparant les jeunes non-sportifs et les jeunes pratiquant des sports individuels sont, quant à eux, plus étonnants. En effet, les sports individuels génèrent un taux d’anxiété et de dépression plus élevé de 16 %. Il en va de même pour les problèmes de sociabilité plus importants de 12 %. Les soucis d’attention sont, de leur côté, plus élevés de 14 %.
Les chercheurs affirment donc que : « […] la participation aux sports individuels est associée à de plus grands problèmes de santé mentale. » Cependant, ils ajoutent que : « Les résultats complètent des recherches antérieures suggérant que la participation à des sports d’équipe peut être un moyen de soutenir la santé mentale des enfants et des adolescents. »
Être seul ou à plusieurs face à la pression et aux échecs
L’étude souligne que des recherches supplémentaires doivent être engagées pour comprendre pourquoi les sports individuels ont de telles répercussions sur la santé mentale des plus jeunes.
Néanmoins, des pistes se dessinent déjà. Effectivement, les jeunes pratiquant des sports individuels subissent une pression, liée à la compétition et aux performances, qu’ils gèrent seuls. En équipe, les échecs et les réussites se partagent à plusieurs tout comme les exigences de résultats. Les relations sociales entre les membres de l’équipe sont aussi un atout. Enfin, le soutien que les enfants s’apportent mutuellement a un effet positif sur l’ensemble des jeunes de l’équipe.
La pratique d’un sport individuel nécessite donc plus d’attention de la part des encadrants par rapport à celle des sports en équipe, afin de prévenir les risques d’anxiété ou de dépression chez les enfants.