On entendait plus, ou peu, parler de la syphilis, une maladie d’un autre temps qui semblait sous contrôle. Pourtant, aujourd’hui, la grande vérole fait à nouveau parler d’elle, et son retour en Europe inquiète les professionnels de santé.
Forte augmentation des cas de syphilis en Europe
Ainsi, selon des chiffres récents du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), les cas de syphilis ont augmenté progressivement, depuis 2010, pour atteindre les 260 000 personnes en dix ans. En 2017, on compte même 33 000 personnes touchées par la maladie, ce qui dépasse le nombre de cas enregistrés atteints par le VIH.
Certains pays européens sont plus concernés par cette augmentation de la syphilis, c’est le cas, par exemple, de l’Islande, de l’Irlande, du Royaume-Uni et de l’Allemagne. En contrepartie, d’autres pays connaissent une baisse du nombre de cas comme en Estonie ou en Roumanie. La France, de son côté, compte 1 748 malades, en 2017, c’est, en moyenne, trois fois plus qu’avant.
Pour Andrew Amato-Gauci, spécialiste en épidémiologie et en santé publique qui est également le responsable du programme sur le VIH, les IST et l’hépatite virale à l’ECDC : « L’augmentation des infections à la syphilis que nous constatons en Europe, ainsi que dans d’autres pays du monde, est le résultat de plusieurs facteurs tels que les relations sexuelles sans préservatif et les multiples partenaires sexuels, associées à une peur réduite de contracter le VIH. » Il complète son propos en rappelant que le dépistage et l’utilisation des préservatifs, même s’ils ont une action limitée dans la protection contre la syphilis, doivent pouvoir aider à contrôler la maladie.
Mais il faut également rappeler que la syphilis peut s’attraper par le biais du sexe oral, par contact direct avec lésions ou encore pendant la grossesse de la mère à l’enfant.