Le député Charles de Courson a déposé un amendement au budget 2025 visant à créer une fiscalité sur les produits du vapotage. Cela rapporterait entre 150 et 200 millions d’euros chaque année. Alors que 3,5 millions de Français vapotent quotidiennement, cet amendement est, selon la tabacologue Marion Adler, « une mesure anti-santé publique ».
Marion Adler, médecin tabacologue à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), l’affirme : « taxer ce qui aide les fumeurs à sortir du tabagisme va les faire revenir vers le tabagisme ». Si l’exécutif ne compte pas augmenter le prix du tabac l’année prochaine, le député centriste Charles de Courson a toutefois déposé un amendement au budget 2025 visant à créer « une fiscalité dédiée aux produits de vapotage ». Actuellement, ces dispositifs sont soumis à une simple TVA, à l’image de tous les produits de consommation courante.
Cette mesure pourrait toucher 3,5 millions de Français qui vapotent au quotidien. Selon la taille de la cigarette électronique, et la marque des fioles d’e-liquide, l’instauration d’une telle taxe augmenterait le prix de près de 40%. « Nous sommes face à une mesure anti-santé publique », alerte Marion Adler. « Dans la dernière étude scientifique de l’Institut Cochrane, on voit que la vape est l’élément qui aide le plus les gens à arrêter de fumer. Je ne comprends pas qu’on taxe la première aide pour sortir du tabagisme », martèle la tabacologue.
Une taxe qui pousserait les vapoteurs à réaliser leur propre mélange
En clair, l’amendement envisage une taxe de 0,15 euro par millilitre de liquide qu’on insère dans les e-cigarettes. Elle permettrait à l’Etat d’encaisser entre 150 et 200 millions d’euros par an. « Le fait d’avoir des liquides de vape très chers fait que les gens vont acheter des boosters avec 20 mg de nicotine par ml. Ils vont acheter chez le marchand de couleurs du propylène glycol qui, lui, n’est pas taxé. Ils vont faire leur mélange eux-mêmes dans des conditions sanitaires graves », précise le professeur Bertrand Dautzenberg, tabacologue à l’Institut Arthur Vernes de Paris.
L’expert souligne également que le tabagisme est stable dans l’Hexagone depuis quelques années. 1 Français adulte sur 4 fume quotidiennement. Bertrand Dautzenberg estime que la hausse du prix des liquides de cigarette électronique découragera une partie des fumeurs d’arrêter le tabac.