Vendre des tests de grossesse hors pharmacie ? C'est ce que Benoît Hamon, ministre de la Consommation, a annoncé dans son projet de loi Consommation.
Vendre des tests hors pharmacie, un plus pour la clientèle "captive"
Le projet loi Consommation vise à agir dans tous les domaines où la clientèle est maintenue « captive ». La principale mesure de ce texte, examiné par les sénateurs, est d'autoriser l'action de groupe pour les consommateurs s'estimant lésés.
Dans le cadre de ce texte, certains produits parmi lesquels les tests de grossesse et d'ovulation pourraient être vendus hors pharmacie. D'après Benoît Hamon, le gouvernement émettra un « avis favorable » sur un amendement allant dans ce sens. En vendant ces tests ailleurs qu'en pharmacie, « on pourrait faire baisser considérablement les tarifs », a affirmé le ministre.
Pour Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, cela constituerait « une avancée pour notre santé publique ». Outre les tests de grossesse, d'autres produits pourraient être concernés, comme les nettoyants pour lentilles.
La vente de tests de grossesse, une prérogative chère aux pharmaciens
Toutefois, cette initiative ne fait pas l'unanimité. Benoît Hamon a assuré que ceci ne remettrait pas en cause le monopole de la vente de l’ensemble des médicaments par les officines spécialisées, mais pour les pharmaciens, le problème est ailleurs. Pour Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques, « ce que le ministre n'a absolument pas compris c'est ce qui se passe dans une officine ».
Philippe Gaertner prend l'exemple des femmes qui viennent acheter un test de grossesse après un rapport non protégé ; en achetant ce test en grande surface, on passe outre le conseil de la pilule du lendemain, et on risque ainsi de « passer au-delà des délais ».