En Grèce, le ministère de la Santé souhaite le retour des tests VIH obligatoires pour les personnes dites à risques par la police. L'organisation non-gouvernementale, Human Rights Watch, s'adresse au ministère pour qu'il annule la loi.
Le ministère de la Santé grec a décidé de remettre en vigueur une loi donnant le droit à la police de faire passer des tests VIH et des examens de santé aux personnes à risque. Human Rights Watch (HRW), une organisation non-gouvernementale, interpelle le gouvernement pour qu'il retire la loi.
Tests VHI obligatoires : une violation des droits de l'Homme
Au lendemain de son entrée dans le nouveau gouvernement grec, soit le 26 juin 2013, Adonis Georgiadis, nouveau ministre de la Santé issu de l'extrême-droite, décide de réintroduire une mesure de lutte contre la transmission des maladies infectieuses. La loi avait été initialement prise par Andreas Loverdos, socialiste, en avril 2012. Un an après, son successeur du parti de gauche Dimar, a annulé la loi.
La réintroduction de cette loi soulève certaines ONG comme HRW. Une de ses analystes, Judith Sunderland considère que le gouvernement grec « viole les droits de l'Homme, stigmatise les groupes à risques ». De telles mesures pour lutter contre les maladies infectieuses demandent de très grands investissements qui devraient injectés « dans les services de la santé publique, pas dans la police », selon l'analyste.
Augmentation des infections par le VIH
HRW estime l'application de la loi a surtout permis à la police des arrestations massives de prostituées, drogués et de sans-papiers. Un mois après, c'est-à-dire en mai 2012, Amnesty International a demandé au gouvernement grec de retirer la loi : les prostituées se sentaient stigmatisées. En effet, la prostitution est légale en Grèce et elle est théoriquement encadrée.
La nouvelle entrée en vigueur tombe en même que les résultats du centre pour le contrôle des maladies et la prévention (Keelpno) qui constate une augmentation des maladies infectieuses. Il précise que la Grèce note une forte croissance des infections liées au VHI depuis 2000, et principalement depuis le début de la crise. Le nombre total s'élève à 1 180 cas en 2012, soit 10,9 cas pour 100 000 habitants.