Le Tramadol est un antidouleur à base d’opiacés dont le mauvais usage peut générer une dépendance. L’ANSM publie donc de nouvelles recommandations pour inciter les professionnels de santé à mieux prescrire le médicament et les patients à mieux l’utiliser.
Tramadol : diminution de la durée maximale de prescription
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié de nouvelles recommandations concernant le Tramadol. Ce médicament, utilisé pour lutter contre la douleur, peut, en effet, rendre les patients dépendants. C’est sa composition, à base d’opiacés, qui le rend à la fois efficace et dangereux en cas de mésusage.
L’ANSM a donc décidé de diminuer la durée maximale de prescription du Tramadol. Ainsi, à partir de mi-avril, les médecins ne pourront plus le prescrire que pour trois mois maximum, contre douze mois, aujourd’hui. Si le patient a besoin d’un prolongement du traitement, il peut le demander à son médecin comme l’explique l’ANSM : « Au-delà de trois mois, la poursuite d’un traitement par Tramadol (voie orale) nécessitera une nouvelle ordonnance ». De cette manière, le médecin et le patient peuvent faire le point pour vérifier l’utilité de la poursuite du traitement.
Plusieurs médicaments sont concernés par les nouvelles recommandations de l’ANSM : le Tramadol seul (Biodalgic, Contramal, Monoalgic, Monocrixo, Orozamudol, Takadol, Topalgic, Zamudol, Zumalgic et Tramadol génériques), le Tramadol en association avec du paracétamol (Ixprim, Zaldiar, Tramadol/Paracétamol génériques) et le Tramadol en association avec du dexkétoprofène (Skudexum).
Tramadol : des risques de décès et de dépendance avérés
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a décidé de mieux encadrer l’usage du Tramadol suite à plusieurs enquêtes qui ont permis de démontrer les risques pour les patients.
Il s’agit, en effet, de l’antalgique le plus souvent mis en cause dans les cas de décès liés à la prise d’antalgiques. Et lorsque l’on parle d’ordonnances falsifiées, il est le deuxième antalgique cité dans ce genre de problèmes.
L’ANSM explique également que l’on a pu constater : « une dépendance avec des signes de sevrage même lors de prises à doses recommandées et sur une courte période ». L’agence rappelle donc aux professionnels de santé que le Tramadol doit être utilisé : « dans le traitement des douleurs modérées à intenses, mais ne doit pas être prescrit dans le traitement de la migraine ». Il faut aussi le prescrire pour la durée la plus courte possible et : « pour éviter un syndrome de sevrage, la posologie doit être diminuée progressivement avant l’arrêt du traitement ».