L’Inserm a étudié l’effet des nanoparticules au travail en exposant des souris aux mêmes doses que celles reçues par certaines catégories professionnelles. Résultats : les conséquences sur les poumons sont graves !
Les nanoparticules présentes au travail
De nombreux travailleurs sont, sans le savoir, touchés au quotidien par les nanoparticules. C’est le cas, par exemple, des soudeurs professionnels. À leur propos, l’Inserm souligne qu’une soudure classique à l'arc électrique peut générer 80% de nanoparticules parmi les particules émises dans les fumées dégagées.
Après avoir retrouvé des traces de nanoparticules d'oxydes métalliques dans les poumons de soudeurs professionnels, associées à des inflammations et des fibroses pulmonaires, les chercheurs de l’Inserm ont donc voulu en savoir plus. Ces problèmes de santé étaient-ils dus aux nanoparticules ? Pour le savoir l’équipe de Sophie Lanone a décidé d’étudier le phénomène sur des souris.
Des souris et des nanoparticules
L’équipe de l’Inserm a sélectionné les quatre types de nanoparticules d'oxydes métalliques retrouvés dans les poumons des soudeurs : Fe3O4 (magnétite), Fe2O3 (maghémite), MnFe2O4 (jacobsite) et CrOOH (grimaldite). Ils ont alors déposé des échantillons, chaque semaine pendant trois mois, dans les trachées de souris.
Certaines en recevaient 5 microgrammes pour imiter l’exposition des soudeurs professionnels et d’autres 50 microgrammes qui s’apparentent à l’exposition des personnes travaillant dans des usines de fabrication de nanoparticules d'oxydes métalliques.
Et les résultats sont plus qu’alarmants puisque les souris du premier groupe avaient, au bout de trois mois, des tissus pulmonaires entourant les bronchioles deux fois plus épais que chez les rongeurs témoins. Quant au second groupe soumis aux plus fortes doses, les nanoparticules ont généré : « un épaississement quatre fois plus élevé que chez les souris témoins touchant aussi les tissus entourant vaisseaux sanguins et alvéoles pulmonaires… Le tout avec une inflammation du tissu de soutien situé entre les parois des alvéoles ».
Nanoparticules dans notre alimentation, nanoparticules dans le milieu professionnel… Chaque fois, les dangers pour la santé sont soulignés, mais le manque de connaissances sur les conséquences pour l’organisme n’aide pas à la mise en place de règles limitant les expositions. Aujourd’hui, grâce à cette étude de l’Inserm, les dangers pour la santé en milieu professionnel ont pu être mesurés. Des résultats qui permettront peut-être de mettre en place une nouvelle réglementation pour limiter les expositions des travailleurs.