Trois personnes, traitées sous chimiothérapie, ont trouvé la mort cette semaine au CHU de Nantes. Des enquêtes sont ouvertes par l’Igas et le parquet de Paris pour tenter de comprendre ces morts suspectes.
Un changement de traitement
Les trois patients, décédés au CHU de Nantes, étaient atteints d’un lymphome et suivaient donc un traitement sous chimiothérapie. Ils sont morts entre le 10 et le 13 octobre et étaient âgés de 61 à 65 ans. Une quatrième personne, également concernée par le même traitement, est toujours hospitalisée.
Suite à une rupture de stock du médicament melphalan, utilisé habituellement pour soigner ces patients, l’hôpital a opté pour le cyclophosphamide comme médicament de remplacement. Ce dernier, mis sur le marché en 1994, est connu par la communauté médicale. L’un de ses effets secondaires, relativement rare, est qu’il peut être la source de complications cardiaques.
Ce traitement a été donné aux patients dès la fin du mois d’octobre et a engendré assez rapidement des complications prises en charge par l’équipe médicale de Nantes.
Des difficultés d’approvisionnement récurrentes
Le problème de rupture de stock du CHU de Nantes concernant le melphalan est assez symptomatique. En effet, depuis juin, une alerte a été lancée quant aux difficultés d’approvisionnement constatées sur ce médicament. Pour l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le problème est récurrent et se situe au niveau européen.
Le ministère de la Santé indique que les lots disponibles de melphalan sont souvent réservés aux patients atteints de myélome, car il n’existe, pour eux, aucun traitement alternatif.
Plusieurs enquêtes ouvertes
Le ministère de la Santé a donc demandé, le 17 novembre, à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) d’ouvrir une enquête afin de comprendre la cause de ces morts suspectes. Leurs conclusions doivent être délivrées sous une semaine. De son côté, le pôle santé publique du parquet de Paris a également ouvert une enquête pour homicides involontaires et blessures involontaires avec ITT supérieure à trois mois.
Pour le moment, rien ne permet d’indiquer que les décès sont dus au changement de traitement. Plusieurs facteurs peuvent être à la source de ces morts comme le protocole, le mode d'administration, une bactérie ou un virus…