Une proposition de loi sur l’utilisation de cellules souches embryonnaires pour la recherche est présentée à l’Assemblée. Les débats seront vifs et certainement autant scientifiques qu’éthiques.
L’utilisation de cellules souches embryonnaires humaine pour la recherche scientifique est interdite dans l’hexagone depuis 2004, bien que des dérogations puissent être accordées dans certains cas. Une proposition de loi pour autoriser cette utilisation est examinée ce jeudi à l’Assemblée Nationale mais son adoption risque d’être compromise tant le débat à ce sujet provoque les passions.
L’utilisation de cellules souches embryonnaires humaines représente un enjeu scientifique majeur mais plusieurs questions éthiques posent problèmes.
Les cellules souches embryonnaires sont des cellules prélevées à l’embryon alors qu’il n’a que 5 ou 6 jours. Elles sont, à ce stade leur évolution, « pluripotentes », ce qui signifie qu’elles ont la capacité de se répliquer et de proliférer pour ensuite se différencier en 200 types de tissus. Elles peuvent donc se transformer en cellules des os, du sang ou encore de la peau.
Il est facile de comprendre ce qu’elles représentent pour la recherche scientifique, comme le précise l’Inserm, « elles pourraient constituer un réservoir permanant de cellules pour réparer les organes malades ou endommagés » et, après des années de recherches, il n’est pas naïf d’espérer les voir remplacer un jour les greffes d’organes.
Cependant, plusieurs questions éthiques se posent quant à leur utilisation. Les opposants sont nombreux et prétexte défendre les droits de l’embryon qu’ils considèrent comme un être humain et non comme un rat de laboratoire. De plus, un trafic d’embryon est craint si l’utilisation de cellules souches est autorisée. Reste à savoir quel camps l’Assemblée va choisir.