L’OMS vient de déclarer Cuba comme étant le premier pays au monde à avoir réussi à éliminer la transmission du virus du sida et de la syphilis entre la mère et l’enfant durant la grossesse.
Cuba élimine la transmission du VIH entre la mère et l’enfant
Travaillant en partenariat avec Cuba depuis 2010 sur cette problématique de santé publique, l’OMS représenté par le docteur Margaret Chan, son directeur général, a déclaré : «L’élimination de la transmission d’un virus est l’un des plus grands succès possibles pour la santé publique».
Ainsi, en 2014 à Cuba, seuls deux nourrissons sont nés porteurs du virus du sida et trois avec une syphilis congénitale. Ces résultats ont pu être atteints grâce à la mise en place d’une procédure médicale. Celle-ci permet, par le biais de traitements antiviraux, d’apporter des soins aux femmes enceintes à différents stades durant lesquels le virus peut être transmis, comme lors de la grossesse, de l’accouchement ou encore de l’allaitement au sein. Les femmes porteuses du VIH ont donc été suivies et soutenues durant toute leur grossesse, au moment de leur accouchement sous césarienne et durant l’allaitement de leur enfant grâce à du lait de substitution.
Le suivi de cette procédure permet de faire baisser à un peu plus de 1% la transmission du VIH entre la mère et l’enfant contre 15 à 45% de chance de le communiquer sans soins. Ce sont ainsi, chaque année dans le monde, 1,4 million de femmes enceintes, atteintes par le virus du sida, qui pourraient bénéficier d’une telle procédure.
Un système de couverture universelle pour assurer la réussite des soins
Mais le partenariat OMS/Cuba ne s’arrête pas seulement à cette victoire médicale. En effet, pour remporter ce succès, il a fallu également mettre en place un dépistage systématique du virus du sida chez les femmes enceintes et une couverture sanitaire universelle. C’est d’ailleurs, selon le docteur Carissa F. Etienne, Directeur de l’OPS : « Les clés de la réussite, même face à des défis aussi énormes que celui du VIH ».
En 2009, seules 53 % des femmes enceintes séropositives, issues d’un pays en voie de développement, ont pu recevoir un traitement antirétroviral de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Entre 2009 et 2013, des efforts faits dans cette direction ont permis à sept femmes enceintes sur 10, atteintes par le VIH dans les pays en voie de développement, de recevoir un traitement adéquat. La conséquence directe est la diminution du nombre d’enfants nés et porteurs du virus du sida qui passe ainsi de 400 000 en 2009 à 240 000 en 2013.
Les résultats positifs obtenus à Cuba prouvent donc que les pays, ayant fait de cette problématique de santé une priorité, peuvent espérer à leur tour une forte diminution du taux d’enfants atteints par le virus du sida. C’est selon le docteur Margaret Chan : « Une étape importante pour l’avènement d’une génération sans VIH».