Depuis la refondation du système de santé français, les autorités de vigilance redoublent de précautions pour prévenir les risques potentiels de certains médicaments. Les traumatismes liés à l’affaire du Mediator, le la pilule Diane 35 ou encore des prothèses PIP, ont eu pour conséquences d’éradiquer toute forme de laxisme face aux alertes.
L’ANSM, l’Agence nationale de sécurité du médicament qui s’est substituée à l’AFSSAPS le 1er mai 2012 ne laisse plus rien au hasard. Sa mission de vigilance sanitaire a été renforcée et repensée dans le sens d’une véritable transparence afin de recouvrer sa légitimité et restaurer la confiance des consommateurs à l'égard des entreprises du médicament (leem). La moindre erreur équivaudrait à la destruction de cette confiance fragile car en construction.
La rigueur de ces précautions s’est déjà traduite à plusieurs reprises depuis la création de l’ANSM. En janvier 2013, elle a appelé l’Autorité compétente européenne en matière de santé (l’EMA) à réévaluer les bénéfices et les risques du Tétrazépam.
Après avoir réalisé une enquête sur ce médicament utilisé dans le traitement des contractures musculaires douloureuses, l’ANSM a signalé des effets cutanés indésirables ainsi que des effets neurologiques (dépendance) et des effets psychiatriques graves (tentatives de suicide). A la suite de cette mise en garde, l’EMA a décidé d’en demander le retrait du marché.
Même circonspection concernant des produits tels que les cigarettes électroniques. L’ANSM met en garde contre la toxicité de certains solvants présents dans les flacons de recharge à l'instar du propylène glycol. A ce jour, seule l’entreprise, dirigée par Eric Sebban, Visiomed a déclaré sa cigarette Tag Replay (sans propylène glycol) en tant que dispositif médical auprès de l’ANSM.
Mais cette déclaration a été possible uniquement parce que le produit revendique une amélioration par apport extérieur de la pathologie gestuelle propre aux fumeurs. Surtout, il a dû se prêter au jeu des estampilles, certification et marquage européens divers, et n'est pas encore assuré d'obtenir la validation finale.
Il s’agit donc de conditions particulièrement draconiennes. Ces précautions doivent être connues des consommateurs et des professionnels de la santé pour que cesse la psychose qui règne dans le secteur de la santé.