L'Afrique subsaharienne reste de loin la région du monde la plus touchée par le sida. Une situation critique contre laquelle l’organisation des Premières Dames d'Afrique, fondée par Dominique Nouvian, a décidé de lutter d'une seule et même voix.
25,8 millions de personnes vivant avec le VIH en Afrique subsaharienne
L’Afrique subsaharienne constitue toujours la zone la plus affectée du monde avec 25,8 millions de personnes vivant avec le VIH en 2014, soit 70 % de toutes les personnes vivant avec le virus dans le monde. Le Plan mondial pour le sida a ainsi recensé 22 pays prioritaires dont 21 en Afrique subsaharienne. La directrice régionale pour l'Afrique occidentale et centrale du programme des Nations Unies pour lutter contre le VIH/sida (ONUSIDA), le Dr Meskerem Grunitzky–Bekele détaille les chiffres de 2014. Moins d’une personne vivant avec le VIH sur quatre (24 %) recevait un traitement antirétroviral, et la situation est encore pire pour les enfants atteints du VIH, seuls 13 % d'entre eux recevant un traitement.
Des chiffres qui illustrent le manque de moyens disponibles pour prévenir la transmission et lutter contre ce fléau. Pourtant, pour le directeur de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, « en investissant moins de 3 dollars par personne ayant le VIH, on peut éviter 28 millions de nouvelles infections avant 2030 et 21 millions de décès ». Un effort financier qui paraît peu au regard des nombreuses vies qui pourraient être sauvées. « Nous devons accélérer nos efforts pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 », poursuit-il. « Aucun investissement n’est plus rentable que celui qui va à la santé et au développement d’une nation ».
Endiguer la transmission mère-enfant du VIH
Ces dernières années, la mobilisation internationale, mais surtout régionale, entre les pays d'Afrique subsaharienne, a commencé à porter ses fruits. Le nombre de contaminations a baissé de 43 % sur les cinq dernières années. La couverture des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH a également progressé pour atteindre un niveau de 68 % en 2013, contre 56 % seulement en 2011.
Endiguer la transmission du virus de la mère à l'enfant est devenu un enjeu prioritaire. La prise régulière d’antirétroviraux par la mère pendant la grossesse et au cours de la période d’allaitement doit devenir systématique. Un traitement antirétroviral dont il est absolument crucial qu'il soit adapté pour les nourrissons et les enfants atteints du VIH. Le traitement pédiatrique n'étant pas encore disponible dans la plupart des pays africains, les médecins sont contraints de recourir aux traitements destinés aux adultes et de tenter de les adapter pour les enfants.
Dominique Nouvian et les Premières Dames d’Afrique se mobilisent
D'une seule et même voix, les Premières Dames d'Afrique ont décidé de lutter contre ce fléau. Lors de la 14ème Assemblée Générale Ordinaire de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour la lutte contre le VIH/SIDA, qui s'est tenue du 30 au 31 janvier 2015 à Addis-Abeba, Dominique Nouvian, Première Dame ivoirienne, a salué l'engagement de ses sœurs du continent, engagées ensemble contre la propagation du virus dans leur pays. La Côte d'Ivoire reste un pays particulièrement vulnérable, malgré l’adoption en 2012 du Plan National d’élimination de la transmission mère-enfant par le gouvernement ivoirien. Selon les estimations de l’ONUSIDA, le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant en Côte d’Ivoire était de 23 % en 2013. Pour contenir la propagation, la cible principale est avant tout, comme l'a rappelé Dominique Nouvian, la transmission mère-enfant.
La Première Dame est également fondatrice et actuelle directrice de Children of Africa, une fondation qui lutte contre le travail des enfants et milite pour leur scolarisation. La fondation s'est notamment illustrée grâce à l'aide matérielle qu'elle apporte aux enfants défavorisés, auxquels elle fait don de kits scolaires. Consciente que « le bien-être de l'enfant est lié à celui de sa maman », Dominique Nouvian a lancé en 2011 le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI), qui a aujourd’hui permis à plus de 50 000 femmes de devenir financièrement autonomes en lançant leurs propres activités génératrices de revenus.
Aujourd’hui, son engagement va encore plus loin. La Première Dame ivoirienne vient en effet d'être nommée Ambassadeur Spécial de l’ONUSIDA pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et pour la promotion du traitement pédiatrique. Un rôle qu'elle prend très à cœur mais qu'elle n'entend pas remplir seule. Dominique Nouvian compte au contraire bénéficier de l'expérience de ses sœurs du continent pour mener à bien sa mission. Comme elle l'a exprimé, « c’est une responsabilité dont je ne saurais m’acquitter toute seule mes chères sœurs, c’est pourquoi, je saisis l’opportunité de cette tribune pour solliciter votre accompagnement, vos expériences et vos engagements respectifs, pour relever ensemble ce défi dans notre continent ».