Les violences à l'hôpital de la part de patients ingérables ou même, plus rarement, de proches de patients entraînent parfois des accidents graves et suscitent l'indignation du corps médical et des autorités. Pour faire face à ces événements, l’hôpital de Limoges a créé un véritable « art martial » adapté au milieu hospitalier qui permet au personnel de se défendre en attendant l'intervention de la police.
Une technique d'autodéfense développée dans les années 1990
L'hôpital de Limoges oblige ses employés à prendre des cours d'autodéfense afin de palier ces situations critiques qui peuvent rapidement dégénérer. Mais pas question d'envoyer son personnel suivre des cours non adaptés au milieu particulier dans lequel il travaille. C'est en interne que cette technique a été développée.
L'idée est venue à l'esprit en 1995 au docteur Dominique Grouille qui est non seulement un spécialiste en anesthésie-réanimation à Limoges mais aussi un fervent pratiquant des arts martiaux depuis une quarantaine d'années. Après l'agression d'un aide-soignant et de deux accompagnants, le problème a été mis en évidence et une solution a été trouvée. Une technique efficace qui attire de plus en plus de centres hospitaliers.
La méthode Grouille-Smolis répond à des problématiques particulières
Le docteur Grouille a pris en compte deux choses pour développer son art martial : l'urgence de la situation mais aussi la situation particulière des hôpitaux. « A l'hôpital, on ne peut pas se permettre de faire ne serait-ce qu'un bleu à un patient ». Il a fallut donc apprendre à maîtriser les personnes sans leur causer de blessures. Autant que possible.
Les gestes permettent donc de contrôler les accès de colère en utilisant aussi le matériel disponible. Mais, surtout, c'est au niveau du mental du personnel que tout se joue. Conscient de pouvoir maîtriser la situation, le personnel cède moins facilement à la panique et peut appréhender le patient.
Une technique qui a fait ses preuves et qui séduit de plus en plus, même dans les milieux les plus difficiles comme le centre hospitalier de Ravenel, dans l'Oise, spécialisé en psychiatrie et qui a opté pour cette technique d'autodéfense pour son personnel en 2008.