Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a choqué les gynécologues par ces propos concernant les violences obstétricales.
75 % d’épisiotomies en France
Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a été auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat. À cette occasion, elle a tenu à indiquer qu’en France, le taux de recours à l’épisiotomie est de 75 %.
Un chiffre très important qui semble dépasser de loin les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé, qui, selon la secrétaire d’État, seraient de 20 à 25 %. Elle ajoute également qu’il y aurait, en France, des : « pratiques obstétricales non consenties avec notamment des violences obstétricales, semble-t-il, particulièrement sur les femmes étrangères, les femmes très jeunes et les femmes handicapées ».
Enfin, elle indique avoir demandé un rapport sur les violences obstétricales au Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE).
Des gynécologues en colère !
Suite à ces propos, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a réagi vivement en publiant une lettre ouverte à Marlène Schiappa.
Ils s’indignent face aux informations communiquées par la secrétaire d’État en ces mots : « Non Madame la Secrétaire d’État, il n’y a pas 75 % d’épisiotomies en France puisque la dernière évaluation officielle et publique réalisée en 2010 en rapportait 27 %, avec une réduction de moitié depuis le décompte précédent qui était de 55 % en 1998 ». Le professeur Israël Nisand, signataire de cette lettre et président du CNGOF ajoute : « Lorsque vous parlez de violences obstétricales, vous maltraitez notre profession dans son ensemble ».
Pour Marlène Schiappa, qui indique dans un communiqué tirer ces chiffres d’une étude réalisée par l’association Maman Travaille : « Il n’appartient pas au gouvernement de dire quelle est la réalité des chiffres, mais d’apporter une réponse aux femmes qui font part de leur souffrance ». Elle souhaite ainsi lever le tabou sur l’épisiotomie et plus largement sur les violences obstétricales.