Plus d’une quinzaine d’ONG ont diffusé un communiqué de presse afin d’alerter sur le besoin urgent de collecter des fonds pour le Yémen. Le pays en guerre souffre particulièrement de la pandémie de Covid-19 et il est essentiel de soutenir les efforts de la population et du personnel soignant sur place.
Pandémie Covid-19 : une situation difficile à estimer
Depuis avril, le Yémen est touché par le coronavirus. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le pays compte plus de 260 malades et 54 décès, mais ces chiffres semblent peu réalistes. En effet, il est difficile d’avoir un décompte réel des conséquences de la pandémie dans ce pays dévasté par la guerre.
Ainsi, les organisations présentes sur place soulignent : « Les chiffres officiels indiquent que des cas de Covid-19 ont été confirmés dans 10 des 22 gouvernorats du pays, ce qui démontre une transmission généralisée. Mais les tests et les rapports restent limités et il est probable que la plupart des régions du pays soient déjà touchées, si ce n’est toutes. »
Collecter en urgence l’argent nécessaire à l’entraide
Les 17 organisations humanitaires, signataires de ce communiqué, souhaitent collecter 2,41 milliards de dollars afin de poursuivre leurs actions d’entraide au Yémen et renforcer celles concernant le coronavirus. Au total, elles soutiennent plus de 10 millions de personnes par mois. Victime de la guerre entre le gouvernement et les rebelles, la population subit le manque de nourriture, mais aussi des crises sanitaires comme celle du choléra. À cela, s’ajoute donc, aujourd’hui, la pandémie de la Covid-19.
Les ONG signalent que le besoin d’argent est très urgent. En effet : « Sur les 41 grands programmes des Nations Unies au Yémen, plus de 30 vont se terminer dans les prochaines semaines si nous ne parvenons pas à obtenir des fonds supplémentaires. Cela signifie que beaucoup d’autres personnes vont mourir. »
Il faut savoir que le système de santé du pays est en grande difficulté. On compte seulement la moitié des installations en fonctionnement. De plus, il manque beaucoup de matériels comme, par exemple, des masques, des gants, des équipements de protection pour les soignants… L’accès à l’eau potable est également un vrai problème au Yémen, tout comme la possibilité de faire respecter les règles de distanciation physique. En effet, plus de 3,6 millions de personnes ont été déplacées. Elles vivent dans des zones surpeuplées où les risques de propagation de la maladie sont plus importants.
Malgré ces conditions désastreuses, les ONG gardent espoir si les dons financiers viennent soutenir leurs actions sur place. Elles expliquent : « Nous avons les compétences, le personnel et les capacités nécessaires pour y parvenir. Ce qui nous manque, c’est l’argent. Le temps nous est compté. Nous demandons aux donateurs de s’engager généreusement et de payer leurs promesses de dons rapidement ».